Cette chirurgie esthétique consiste à reconstruire un ou des seins dans les suites d’un cancer après mammectomie (ablation de la glande mammaire partielle ou totale, de l’aréole et de la peau).
La reconstruction du sein après cancer peut se pratiquer soit en même temps que la mammectomie, soit après cette intervention et les traitements complémentaires. L’intervention chirurgicale a pour but de reconstituer le volume et le galbe du sein manquant et de symétriser le sein opposé.
Techniques
La reconstruction peut le plus souvent être envisagée un an après la mammectomie. Le choix de la technique la plus adaptée est affaire de cas particuliers et sera expliquée au mieux par le chirurgien plasticien à sa patiente. Un bilan pré opératoire est nécessaire avant toute chirurgie esthétique. Une anesthésie générale classique est le plus souvent pratiquée. Il faut voir le médecin anesthésiste au plus tard 48 heures avant l’intervention. Une journée (à quatre) d’hospitalisation est généralement suffisante. Une reconstruction du sein par prothèse peut se pratiquer selon 3 principes (dans la mesure où la qualité du muscle et de la peau le permet) la reconstruction mammaire par simple prothèse. Consiste en la pose d’un implant placé derrière le muscle grand pectoral, le chirurgien passe généralement par la cicatrice de la mammectomie.
Deux types de prothèses sont utilisables :
* remplie de sérum physiologique.
* remplie de gel de silicone.
Le chirurgien en concertation avec la patiente, décidera de la forme et du type de prothèse le mieux adapté selon le cas. La reconstruction mammaire lambeau de Grand Dorsal : Consiste à reconstruire le sein en utilisant le muscle ”grand dorsal”, ce qui n’altère pas la fonction des mouvements. Cette technique peut parfois suffire à la reconstruction du sein, mais le plus souvent, il faut compléter par la pose d’une prothèse afin d’obtenir le volume nécessaire. En général, la prothèse placée sera permanente.
Toutefois, il arrive qu’il soit nécessaire de procéder en la mise en place d’une prothèse temporaire dite prothèse d’expansion des tissus et des muscles afin de réaliser une loge pour la prothèse définitive. La reconstruction sans prothèse par un lambeau type Grand Droit : Consiste à utiliser un ou deux muscles abdominaux ainsi que la peau abdominale. Le ”lambeau de Grand Droit” permet la reconstruction du ou des seins sans avoir recours à une prothèse. En ce qui concerne le sein controlatéral, celui-ci sera symétrisé le plus souvent en même temps. En ce qui concerne la reconstruction de l’aréole et du mamelon, il est souhaitable d’attendre 3 mois après la dernière étape pour obtenir une stabilité cicatricielle. L’acte de chirurgie esthétique peut durer de une à trois heures en fonction du type d’intervention. Il est d’usage, afin que le sang ou les secrétions qui peuvent se collecter soient éliminés, qu’un drain (redon) soit le plus souvent laissé en place jusqu’au lendemain de l’intervention. Ce type d’intervention est généralement peu douloureux, sous réserve d’un traitement antalgique adapté.
Suite à l’intervention
Après 24 à 48 heures, le pansement est retiré.
Prothèses simples :
Un pansement modelant, avec des bandes élastiques en forme de soutien-gorge est placé en fin d’intervention. Lorsque le premier pansement est retiré, il est remplacé par un soutien-gorge assurant une bonne contention qui sera porté 24h/24h pendant plusieurs semaines. Il convient d’envisager une convalescence d’une semaine et il est conseillé d’attendre un ou deux mois avant la reprise d’activités sportives.
Lambeau de grand dorsal :
En général, il y a une gêne à l’élévation du bras qui s’estompe spontanément. Les pansements sont quotidiens jusqu’à la sortie. Les ecchymoses s’estomperont dans un délai de une à deux semaines. Il convient d’envisager une convalescence de deux à trois semaines et il est déconseillé de pratiquer des activités sportives avant la cicatrisation totale, soit environ un a deux mois après l’intervention. Les fils seront retirés deux à trois semaines après l’opération. Le résultat définitif dans le cas d’une reconstruction mammaire après cancer ne pourra être apprécié qu’au bout de deux à trois mois tant au niveau du résultat de la reconstruction que de la symétrisation éventuelle. A la suite d’une chirurgie esthétique, quelle qu’elle soit, il peut survenir certaines complications, les unes inhérentes à l’acte médical et/ou anesthésique, les autres spécifiques au différentes étapes de la reconstruction mammaire.
Risques
Les bonnes pratiques de sécurité limitent les risques graves mais ne les suppriment pas. Certains risques, heureusement exceptionnels, peuvent être imprévisibles et mettre en jeu le pronostic vital ou fonctionnel (embolie, paralysie, septicémie …). L’anesthésie comporte ses propres complications qui vous seront expliquées lors de l’entretien avec le médecin anesthésiste. Même si les suites opératoires sont le plus souvent simples, les complications éventuelles liées à la reconstruction mammaire sont à connaître.
Évolution défavorable des cicatrices : Il est normal que la cicatrice s’épaississe et rougisse les premiers mois. Cet aspect lié à la réaction inflammatoire de toute cicatrisation met douze à dix- huit mois à s’améliorer et à se stabiliser. Il arrive que la cicatrice ait une évolution anormale, épaississement ou boursouflure persistant au-delà d’un an. On parle de cicatrices hypertrophiques voire chéloïdes (plus fréquentes sur les peaux noires). Celles-ci peuvent survenir de façon imprévisible et peuvent nécessiter un traitement particulier.
Il est important de savoir en ce qui concerne les cicatrices en général, qu’elles s’estompent et seront peu visibles, mais ne disparaîtront pas. Il est important de savoir en ce qui concerne les cicatrices en général, qu’elles s’estompent et seront peu visibles, mais ne disparaîtront pas. La contamination d’une plaie, d’une cicatrice ou d’un orifice de drainage est le plus souvent sans gravité. Elle nécessite rarement un traitement antibiotique mais plutôt des pansements qui seront effectués avec une plus grande fréquence. Un saignement post opératoire est quasi systématique et entraîne des ecchymoses (bleus) sur la peau pendant une à deux semaines.Il peut provoquer un hématome qui se traduit par un gonflement et une tension douloureuse. Il est parfois nécessaire de ré-intervenir : pour évacuer l’hématome et contrôler la cause de celui-ci.
En cas de saignement important une transfusion sanguine peut s’avérer nécessaire. Les risques sont faibles, mais ils existent. Une altération de la sensibilité du mamelon est presque systématique et récupère progressivement en quelques mois. Un cas de nécrose est la perte d’une zone cutanée plus ou moins étendue qui peut altérer le résultat esthétique : perte de peau, perte du mamelon. Elle est favorisée par la prise de tabac. C’est pourquoi l’arrêt du tabac est vivement conseillé au moins trois semaines avant et après l’intervention. En cas de nécrose, un geste complémentaire à distance (un an) peut s’avérer nécessaire.